Thanks Petersbourg
Ciao Shengen, premier tampon d’entrée. Le bus arrive tard au centre de Saint Petersbourg moins endormie que moi. Je m’enfonce dans les profondeurs abyssales des fastueux sousterrains de marbre de Leningrad. Montée d’urbainaline, mes tempes tambourinent au même rythme que la fracassante fanfare de la lourde rame sur les rails du métro. Ces pulsations ne trompent pas, ce sont celles de la plus grande ville sur mon chemin depuis que je suis parti.
Les Russes ont plutôt mauvaise presse dans tous les pays que j’ai traversé, mais à peine sorti du métro quatre bonnes âmes me prennent sous leur aile: deux ados me conduise à mon arrêt de bus où une jeune russe qui fait honneur à leur réputation insiste pour que le chauffeur me dépose à l’endroit marqué sur mon papier. Pouchkine est dans la banlieue de Saint Petersbourg, il faut prendre un mini bus qui n’en fini plus de faire des détours. Ivan, comptable qui rentre du taf à 23 heures en profite pour me faire une visite guidée de la nuit noire. Je vais chez Mila, mon couchsurfing qui se coordonne avec lui pour réceptionner le petit français devant le supermarché de ce quartier tout juste sorti de terre.
Elle est plutôt du soir et après un thé de bienvenue elle me propose un tour de vélo. Nous voilà en selle pour une visite nocturne des grands parc des palais d’été des Tsars dont mon hôte connais bien l’histoire.
Mila est linguiste et prof d’anglais à ses heures, elle travaille nuit et jour en temps normal, mais en ce moment c’est les vacances et elle consacrera ces trois jours devenus cinq à m’ouvrir les portes de sa Russie. Après de longues journées à arpenter en train, en voiture et à pied une ville gigantesque qui se cache derrière ses distances, les petites spécialités russes et la rasade de vodka sont le meilleur accompagnement possible de nos longues conversations.
Nouvelle démonstration d’hospitalité quand une élève de Mila venue prendre un cours d’anglais chez elle propose de nous emmener avec son mari faire un tour et pic niquer à Peterhof, le Versaille russe. Dans les jardins de Pierre le grand, je me transforme en ambassadeur de Louis XIV, juge de la ressemblance avec le chateau du roi soleil. Mes amis se soucient beaucoup de l’image de la Russie en Europe de l’Ouest et sont très curieux. Saint Petersbourg porte encore de nombreuses marques de cette époque où la Russie Tsariste s’attachait à montrer qu’elle jouait dans la cour des grandes puissances européennes.
Le matin du départ pour Moscou, Mila me fait asseoir à la table du salon pour une minute de silence et de prière, vieille pratique russe avant les longs voyages. Je ne savais pas quoi demander de plus que ce genre de rencontre.